L'âge de la mère lors de la naissance de son premier enfant se stabilise à 29,6 ans en 2022
Avec un compteur affichant 113.593 naissances en 2022 puis 110.198 naissances en 2023, la Belgique voit sa natalité poursuivre sa pente descendante avec une baisse de 3%. Depuis le sommet atteint en 2010, et hormis un crochet en 2021 – rattrapage partiel des naissances reportées en raison de la crise sanitaire –, la natalité n’a cessé de diminuer, dépassant ainsi le creux observé en 2002 (11.484 naissances) et atteignant un niveau jamais vu depuis 1942.
La baisse de la natalité se confirme
Cette diminution reste particulièrement présente à Bruxelles (-5,1%) et en Wallonie (-4,8%). En Flandre, elle n’est plus que d’1,5% par rapport à 2022. Alors que la diminution nationale n’était visible que pour les mères de nationalité belge, on observe en 2023 une baisse de la natalité aussi bien auprès des mères belges (-3,2%) que des mères étrangères (-2,3%) avec, ici aussi, une tendance plus marquée à Bruxelles et en Wallonie.
Le taux brut de natalité (c’est-à-dire les naissances vivantes rapportées à la population moyenne belge de l’année) s’élève à 9,4 ‰ (soit 9,4 naissances vivantes pour 1000 habitants) en 2023 et se situe donc désormais sous la barre des 10 pour mille pour la deuxième année consécutive. En 2013, soit 10 ans auparavant, ce taux était encore de 11,2‰. En 10 ans, la natalité belge a baissé de près de 12%.
Une fécondité nuancée selon la région et la nationalité
L’indice conjoncturel de fécondité (ICF)[1] suit aussi une pente descendante. Il était de 1,53 en 2022 selon les données définitives et s’élève à 1,47 enfant par femme selon les données provisoires de 2023 (1,37 pour les femmes belges et 1,91 pour les non-belges). Seules les mères de nationalité étrangère de la Région flamande affichent encore un ICF au-delà de 2,1 enfants par femme. Leurs homologues wallonnes ont basculé cette année sous la barre du seuil de renouvellement des générations[2]. Cet indice est le plus faible en région bruxelloise (1,36 toutes nationalités confondues) et tout particulièrement chez les femmes belges avec un score de 1,26 enfant par femme en 2023. En Wallonie et en Flandre, on se rapproche des valeurs nationales avec respectivement un ICF de 1,48 et 1,50 enfant par femme. L’âge moyen à la maternité est de 31,1 ans en 2023 tout comme en 2022. Cet âge était de 30,1 ans en 2013 ; il a donc évolué d’une année en 10 ans.
En couplant nos deux sources principales de données – les données demoBEL basées sur le Registre national des personnes physiques d’une part et celles provenant des bulletins de naissance traitées en amont par les institutions régionales[3] d’autre part –, une mine d’informations sur la natalité et la fécondité s’offre à nous. Elles permettent aujourd’hui à Statbel, l’office belge de Statistique, de caractériser et mettre en contexte la natalité et la fécondité[4] en Belgique.
Une parentalité plus tardive et plus diversifiée
Dans la très grande majorité des cas, c’est en couple qu’une mère accueille son enfant en 2022 : 86,4% des cas. Les naissances au sein d’un couple marié (dites anciennement « légitimes ») » ne représentent plus que 45% des naissances. Elles étaient majoritaires 10 ans plus tôt (52,1%) avant un basculement à partir de 2015 où la répartition était presque à l’équilibre (49,4% de naissances dans le mariage contre 50,6% hors mariage).
L’âge moyen de la mère à la naissance de son premier enfant reste inchangé à 29,6 ans. Seule la Wallonie voit cet âge progresser pour atteindre 29,3 ans. Les nouvelles mères flamandes sont, cette année encore, âgées de 29,6 ans. A Bruxelles, elles sont même à peine plus jeunes qu’en 2021 avec leurs 30,8 ans. La Région de Bruxelles-capitale et sa voisine du sud sont au coude à coude depuis quelques années pour la première place sur l’échelle des âges. En 2022, c’est dans la Province du Brabant wallon que l’on devient mère le plus tard : 31,1 ans. Et, c’est dans l’arrondissement de Charleroi que cet événement se produit le plus tôt, restant le seul sous la barre du 28è anniversaire. On observe un léger rajeunissement chez le co-parent qui était âgé en moyenne de plus de 34 ans depuis 5 ans. En 2022, il est âgé de 33,9 ans.
Où, comment et quand naît-on en 2022 ?
Les naissances ont lieu essentiellement au sein d’une institution hospitalière. En 2022, cela concerne 97,8% des naissances. Les autres lieux de naissance regroupent les maisons privées, les maisons de naissance et tout autre lieu où se produit l’accouchement. Les nouveau-nés ayant vu le jour dans une maison privée – à domicile, pour certains – sont au nombre de 942, soit 0,8% des cas. Cette part est équivalente à celle observée en 2021 mais un peu plus élevée qu’en 2012 (0,7% des cas).
Le taux de naissances par césarienne est depuis 3 ans en légère augmentation. En 2022, il est de 22,2%. Ce taux était de 20,5% en 2012 puis il avait semblé se stabiliser autour de 21,2 % pendant quelques années avant de progressivement augmenter de manière plus marquée depuis 2020. Les naissances issues d’accouchements assistés ou instrumentalisés (par césarienne, forceps ou ventouse) suivent une tendance similaire. Ils représentent 31,2% des cas.
L’information insolite
En 2022, 16 % des nouveau-nés ont vu le jour la nuit ! C’est l’après-midi que le plus grand nombre de naissances se produisent. Ce moment de la journée est plébiscité par plus d’un tiers des nouveau-nés.
[1] L’indice conjoncturel de fécondité représente le nombre d'enfants qu'une femme aurait au cours de sa vie féconde si elle connaissait à chaque âge la fécondité observée au cours de l'année considérée.
[2] Seuil de renouvellement des générations = 2,1 enfants par femme
[3] Par ordre alphabétique, Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ), Departement Zorg (Vlaams overheid), Observatoire de la santé et du social de Bruxelles-Capitale.
[4] La natalité analyse les naissances vivantes en les rapportant à l’ensemble d’une population donnée (la Belgique dans notre cas). La fécondité s’intéresse aussi aux naissances en les rapportant uniquement aux femmes en âge fécond (femmes de 15 à 49 ans).
But et description sommaire
La statistique de naissances et de fécondité est élaborée à partir de deux sources : le bulletin de déclaration de la naissance vivante à l'état civil et le Registre national. La première source est la plus importante et la plus riche. Elle apporte beaucoup d'informations sur tous les enfants nés dans le pays (les naissances de fait), ainsi que sur leurs parents. La seconde est la plus rapide. Elle ne donne des informations que sur les naissances d’enfants dont la mère est inscrite au Registre national. En combinant ces 2 sources et en prenant, depuis 2010, le Registre national comme source de base, la statistique s’intéresse uniquement aux naissances vivantes issues de mères résidant légalement en Belgique, que ces naissances aient eu lieu dans le pays ou à l’étranger.. Elle les répartit, par sexe et par mois, selon les entités administratives du pays, selon les principales caractéristiques de la mère (âge, état civil, état d’union, niveau d’instruction, statut professionnel, nationalité) et selon certaines caractéristiques de l’accouchement et du nouveau-né (lieu, mode, gémellité, poids, durée de la grossesse, anomalie congénitale). Elle produit enfin différents indicateurs de fécondité qui permettent de situer le niveau et l’évolution de la dynamique démographique du pays : taux de fécondité par âge, indice conjoncturel de fécondité (ICF), âge moyen à la maternité et taux net de reproduction..
Population étudiée
Ensemble des naissances vivantes de droit
Périodicité
Annuelle.
Calendrier de publication
Résultats disponibles 1 an après la période de référence
Définitions
Mois de naissance : Mois de naissance extrait de la date de naissance
Sexe enfant : Sexe de l'enfant
Lieu de naissance : Lieu de l’accouchement
Gémellité : Nombre total de naissances, mort-nés compris, issu de l'accouchement
Rang de l'enfant : Rang de l'enfant dans l'ensemble des naissances vivantes de la mère
Age gestationnel : Durée de la grossesse (en semaines) au moment de la naissance
Mode d'accouchement : Type d'assistance à l'accouchement
Anomalies congénitales : Présence d'une ou plusieurs anomalies congénitales
Poids : Poids (en grammes) de l'enfant à la naissance
APGAR à 1 min : Indice d'APGAR à 1 minute.