- En Belgique, l'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH) atteint en juillet 1,7% contre 0,2% en juin. En juillet, l'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'établissait à 2,9%.
- L'inflation selon l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois de juillet s'élevait à 0,7% contre 0,6% en juin.
- La forte hausse de l’inflation est due au report des soldes d’été de juillet à août. L’inflation baissera dès lors probablement fortement en août. Dans l’IPC, les soldes sont traitées selon une méthodologie différente, ce qui explique l’inflation plus stable en juillet[1]
- Les vêtements, les chaussures, les fruits et les légumes sont les sous-indices ayant exercé l'impact positif le plus significatif sur l'inflation.
- Inversement, le gasoil de chauffage, les carburants, le gaz, l’électricité et les produits pharmaceutiques sont les sous-indices ayant exercé le plus gros impact négatif sur l'inflation au cours du mois sous revue.
- Les mesures actuelles relatives au COVID-19 n’ont pratiquement aucun impact sur le calcul de l’indice. Vous trouverez davantage d'informations ici.
- Eurostat publiera le 19 août l'indice des prix à la consommation harmonisé des pays de l'Union européenne pour le mois de juillet.
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L'inflation selon l’indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH)[2] s'élevait à 1,7% en juillet, contre 0,2% en juin. L'inflation selon l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants (IPCH-CT)[3] s'établissait à 2,1% en juillet, contre 0,2% en juin.
Inflation et impact des 12 groupes principaux sur l'inflation
La ventilation en 12 groupes principaux montre que la plus forte inflation en juillet est à mettre à l'actif des « articles d’habillement et chaussures » (25,6%). Le groupe « logement, eau et énergie » affiche, quant à lui, la plus faible inflation (-3,8%).
Les articles d’habillement et chaussures sont le groupe principal ayant exercé le plus gros impact positif sur l'inflation en juillet, soit 1,1 point de pourcentage. Le groupe logement, eau et énergie a exercé le plus gros impact négatif avec -1,0 point de pourcentage.
Inflation[4]et impact[5] sur l'inflation pour l'IPCH global et les 12 groupes principaux
| Groupe de produits | Poids (‰) | Inflation sur base annuelle (%) | Impact sur l'inflation (point de %) | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| IPCH | IPCH-CT | ||||||||
| Mai/20 | Juin/20 | Juil/20 | Juil/20 | Mai/20 | Juin/20 | Juil/20 | |||
| 0 | Total des dépenses | 1.000,0 | -0,2 | 0,2 | 1,7 | 2,1 | |||
| 1 | Alimentation et boissons non alcoolisées | 165,0 | 3,6 | 3,0 | 3,3 | 3,3 | 0,7 | 0,5 | 0,3 |
| 2 | Boissons alcoolisées et tabac | 49,7 | 3,2 | 1,8 | 1,8 | 1,8 | 0,2 | 0,1 | 0,0 |
| 3 | Articles d’habillement et chaussures | 53,2 | 0,2 | 0,2 | 25,6 | 25,6 | 0,0 | 0,0 | 1,1 |
| 4 | Logement, eau et énergie | 162,8 | -5,8 | -4,2 | -3,8 | -3,8 | -1,0 | -0,8 | -1,0 |
| 5 | Ameublement et équipement ménager | 74,1 | 1,4 | 1,4 | 2,6 | 2,6 | 0,1 | 0,1 | 0,1 |
| 6 | Santé | 81,5 | 0,6 | 0,6 | -0,4 | -0,4 | 0,1 | 0,0 | -0,2 |
| 7 | Transports | 123,6 | -4,3 | -1,8 | -1,2 | -1,2 | -0,6 | -0,3 | -0,4 |
| 8 | Communication | 32,9 | -0,7 | 0,3 | 0,2 | 0,2 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
| 9 | Loisirs et culture | 87,8 | 1,7 | 1,6 | 2,1 | 2,1 | 0,2 | 0,1 | 0,0 |
| 10 | Enseignement | 5,0 | 1,5 | 1,5 | 1,5 | 1,5 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
| 11 | Hôtels, cafés et restaurants | 80,7 | 1,4 | 0,9 | 2,7 | 7,5 | 0,1 | 0,1 | 0,1 |
| 12 | Biens et services divers | 83,7 | 1,3 | 1,7 | 1,5 | 1,5 | 0,1 | 0,1 | 0,0 |
Inflation selon des agrégats spécifiques
L'IPCH global peut être ventilé en cinq agrégats spécifiques, qui composent ensemble les dépenses totales.
- L'inflation des produits énergétiques a de nouveau augmenté par rapport au mois précédent. En juillet, elle s'élevait à -11,2% contre -13,1% en juin et -18,9% en mai. Par rapport au mois précédent, les prix ont augmenté de 1,7% en moyenne. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à -9,1% pour les douze derniers mois.
- L'inflation des produits alimentaires transformés a légèrement augmenté par rapport au mois précédent. En juillet, elle s'élevait à 1,9% contre 1,8% en juin et 2,7% en mai. Les prix ont augmenté de 0,4% en moyenne par rapport à juin.
- L'inflation des produits alimentaires non transformés (fruits, légumes, viande et poisson) est en hausse. En juillet, elle s'élevait à 7,3% contre 6,3% en juin et 6,4% en mai. Par rapport au mois de juin, les prix ont baissé en moyenne de 1,0%. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à 2,2% pour les douze derniers mois.
- L'inflation des biens industriels non énergétiques se chiffrait à 5,5% en juillet contre 0,9% en juin et en mai. Par rapport au mois de juin, les prix ont baissé en moyenne de 0,2%. La forte hausse de l’inflation de ce groupe est due au report des soldes.
- Pour les services (y compris les loyers), l’inflation s’élevait à 1,7% en juillet contre 1,5% en juin et 1,6% en mai. En comparaison avec le mois précédent, les prix ont connu une augmentation moyenne de 1,3%.
L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élevait à 2,9% en juillet, soit une hausse par rapport à l'inflation de 1,4% mesurée au mois de juin. L'inflation sous-jacente moyenne des 12 derniers mois est égale à 1,7%. Les prix de ce sous-agrégat ont augmenté de 0,6% par rapport au mois précédent.
Inflation selon des agrégats spécifiques
| Agrégats spécifiques | Poids (‰) | Inflation sur base annuelle (%) | Moyenne à douze mois (%) | Variation mensuelle | ||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Mai/20 | Juin/20 | Juil/20 | Juil/20 | Juil/20 | ||
| Total des dépenses | 1.000,0 | -0,2 | 0,2 | 1,7 | 0,6 | 0,7 |
| Produits énergétiques | 97,4 | -18,9 | -13,1 | -11,2 | -9,1 | 1,7 |
| Produits alimentaires transformés | 171,5 | 2,7 | 1,8 | 1,9 | 2,0 | 0,4 |
| Produits alimentaires non transformés | 43,2 | 6,4 | 6,3 | 7,3 | 2,2 | -1,0 |
| Biens industriels non énergétiques | 267,2 | 0,9 | 0,9 | 5,5 | 1,3 | -0,2 |
| Services | 420,8 | 1,6 | 1,5 | 1,7 | 1,8 | 1,3 |
| IPCH hors énergie et produits alimentaires non transformés (inflation sous-jacente) | 859,4 | 1,6 | 1,4 | 2,9 | 1,7 | 0,6 |
Impact des sous-indices sur l'inflation
Les articles d’habillement ont exercé le plus gros impact positif, à savoir 0,88 point de pourcentage. Les chaussures ont eu un impact positif de 0,14 point de pourcentage et les fruits un impact de 0,12 point de pourcentage. Les légumes, enfin, ont contribué à hauteur de 0,07 point de pourcentage.
Sous-indices avec les plus gros impacts positifs sur l'inflation
| Sous-indice | Poids (‰) | Impact sur l’inflation (point de %) | |
|---|---|---|---|
| 2020 | Juil/20 | ||
| 03.1.2 | Habillement | 47,3 | 0,88 |
| 03.2.0 | Chaussures | 10,3 | 0,14 |
| 01.1.6 | Fruits | 10,8 | 0,12 |
| 01.1.7 | Légumes | 15,2 | 0,07 |
Le gasoil de chauffage a exercé l'impact négatif le plus significatif sur l'inflation, à savoir -0,36 point de pourcentage. Les carburants ont un impact négatif de -0,35 point de pourcentage. Le gaz et l'électricité ont tous deux exercé un impact négatif de -0,28 point de pourcentage. Enfin, les produits pharmaceutiques ont exercé chacun un impact négatif de -0,10 point de pourcentage.
Sous-indices avec les plus gros impacts négatifs sur l'inflation
| Sous-indice | Poids (‰) | Impact sur l’inflation (point de %) | |
|---|---|---|---|
| 2020 | Juil/20 | ||
| 04.5.3 | Gasoil de chauffage | 12,2 | -0,36 |
| 07.2.2 | Carburants | 33,7 | -0,35 |
| 04.5.2 | Gaz | 16,1 | -0,28 |
| 04.5.1 | Électricité | 32,4 | -0,28 |
| 06.1.1 | Produits pharmaceutiques | 14,5 | -0,1 |
Comparaison entre la Belgique et les pays voisins
Étant donné que l'IPCH définitif de nos pays voisins ne sera publié que plus tard, nous ne pouvons dès lors établir une comparaison que sur la base de la première estimation rapide de l’inflation de l’IPCH de juillet.
En juillet, l’inflation en Belgique a atteint 1,7%. Elle est donc en hausse par rapport au taux de 0,2% du mois de juin. Les Pays-Bas ont enregistré une inflation de 1,6% en juillet, soit une légère baisse par rapport au taux de 1,7% en juin. En France, l’inflation atteignait 0,9% en juillet et affiche ainsi une hausse par rapport au mois de juin (0,2%). En juillet, l’inflation en Allemagne a atteint 0,0%. Elle est ainsi en baisse par rapport à l’inflation de 0,8% observée en juin.
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Etant donné qu’Eurostat n’a pas encore publié l’indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants du mois de juillet, juin est le mois le plus récent pour lequel une comparaison est possible. En Belgique, l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s'élevait en juin à 0,2%, ce qui représente une hausse par rapport à l'inflation de -0,2% observée en mai. En Allemagne, cette inflation s'élevait à 0,8% en juin, soit une progression par rapport au taux de 0,5% en mai. En France, cette inflation a atteint 0,0% en juin, soit une diminution par rapport au taux de 0,2% en mai. Aux Pays-Bas, cette inflation atteignait 1,6% en juin et était ainsi en hausse par rapport au taux de 1,1% du mois de mai.
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[1]Dans l’IPCH, les soldes sont traitées dans le mois au cours duquel elles ont lieu étant donné que, pour l’IPCH, l’inflation est plus importante que le niveau de l’indice. Le report des soldes de juillet à août entraîne pour l’IPCH un fort mouvement haussier de l’inflation en juillet et un fort mouvement baissier de l’inflation en août. Pour l’IPC, par contre, l’effet des soldes est réparti sur les 12 mois de l’année afin de ne pas engendrer de fortes fluctuations de l’indice. Sans cet étalement, l’impact sur les indexations serait en effet très déséquilibré, uniquement sur la base du mois au cours duquel l’indexation intervient. L’effet du report des soldes n’est dès lors pas visible dans l’inflation de l’IPC.
[2] Outre l'indice national des prix à la consommation (IPC), Statbel calcule également l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (Harmonised Index of Consumer Prices, HICP). L'IPCH permet de comparer les taux d'inflation des États membres de l'Union européenne. L'optique des dépenses et les méthodes appliquées sont coordonnées autant que possible et définies dans la réglementation européenne. Les résultats de l'IPC et de l'IPCH ne sont pas identiques, en raison principalement de différences de pondération et de composition du panier de biens et de services sur lequel se basent ces indices.
La Banque centrale européenne utilise également l'IPCH pour mener sa politique monétaire. De plus, l’IPCH sert à vérifier le respect du critère d’inflation déterminé dans le traité sur l’Union européenne.
Quelques différences entre l'IPCH et l'IPC actuel sont présentées ci-dessous :
- La pondération du panier de biens et de services dans l'IPCH repose principalement sur les comptes nationaux. L'enquête sur le budget des ménages est utilisée pour les niveaux détaillés inférieurs. De son côté, l'IPC se base principalement sur l'enquête sur le budget des ménages pour tous les niveaux.
- La population de référence dans l'IPCH se compose des ménages privés (y compris les touristes en Belgique) et des occupants de ménages institutionnels (notamment les maisons de repos et les institutions). Pour l'IPC, il s'agit actuellement des ménages privés avec une limite d'âge pour la personne de référence.
- L'IPCH s'appuie sur un concept de dépenses intérieures, soit les dépenses réalisées par la population de référence en Belgique. L'IPC repose, quant à lui, sur un concept de dépenses nationales, soit les dépenses effectuées par la population de référence quel que soit le lieu.
- L'IPCH n'applique aucune correction des variations saisonnières, contrairement à l'IPC où les voyages à l'étranger et les villages de vacances font l'objet d'une correction.
- Dans l'IPC, les soldes sont répartis sur six mois, tandis qu'ils ne sont répercutés que sur un mois dans l'IPCH.
- En ce qui concerne le gasoil de chauffage, le prix actuel sert à calculer l'IPCH. Le calcul de l'IPC s'appuie, par contre, sur une moyenne pondérée sur 12 mois.
[3] L'IPCH-CT est calculé comme l’IPCH traditionnel, mais en utilisant des taux de taxation constants pour le calcul des prix. Cet indice permet dès lors d’estimer l’impact théorique potentiel des changements de taxation indirecte (p.ex. TVA et accises) sur l’inflation mesurée. Il s’agit toutefois d’un impact théorique dans la mesure où le calcul suppose que les changements de taxation sont directement et intégralement répercutés sur les prix payés par les consommateurs.
[4];L'inflation sur base annuelle mesure la variation de prix entre le mois actuel et le même mois de l'année précédente. Une moyenne à 12 mois compare la moyenne de l'IPCH des 12 derniers mois avec la moyenne des 12 mois précédents. Une variation mensuelle compare les niveaux de prix des deux derniers mois.
[5]L'impact sur l'inflation indique la variation de l'inflation quand on intègre le sous-indice dans l'IPCH. L'impact tient non seulement compte du poids du sous-indice mais aussi du fait que l'inflation du sous-indice soit supérieure ou inférieure à celle de l'ensemble des dépenses (IPCH global).