Mariages et cohabitations légales en baisse en 2023, année anniversaire du mariage homosexuel

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Mariages et cohabitations légales en baisse en 2023, année anniversaire du mariage homosexuel

En 2023, on a enregistré 46.564 mariages en Belgique, soit une baisse de 4% par rapport à l’année précédente. Alors que les régions du nord et du sud suivent la tendance nationale (-4,3% en Flandre et -4,4% en Wallonie), la Région de Bruxelles-Capitale se montre plutôt stable (+0,4%). On se rapproche ainsi des valeurs observées avant la pandémie où l’on naviguait entre 44.000 et 45.000 mariages annuels en Belgique.

Même tendance du côté des déclarations de cohabitation légale : elles baissent de 3,6% par rapport à 2022, avec 36.990 nouvelles déclarations au compteur. On observe ici une certaine homogénéité régionale : -3,1% en Région wallonne, -3,2% en région bruxelloise et -3,9% pour la Région flamande.

Les divorces sont au nombre de 20.034 pour l’année 2023. Il s’agit d’une augmentation de 3,6% par rapport à 2022. Alors que ce nombre est presque constant en Wallonie (+0,2%), il est à la hausse dans les deux autres régions (+10,3% à Bruxelles-Capitale et +4,5% en Flandre).

Les cessations de cohabitation légale sont quant à elles relativement stables : -0,4% au niveau national, +2% en région bruxelloise, -0,2% en Flandre et -0,9% en Wallonie. La durée moyenne des cohabitations légales qui ont cessé poursuit son augmentation : elle s’élève à 5,9 ans.

Le nombre de veuvages a diminué de 5% en 2023. Cette diminution est plus importante à Bruxelles-Capitale (-8,3%) qu’en Flandre (-4,4%) et en Wallonie (-5,4%).

Des partenariats de plus en plus tardifs

L’âge au premier partenariat est de plus en plus élevé. Les cohabitants légaux qui n’ont jamais été mariés sont âgés en moyenne de 31,9 ans pour le premier partenaire[1] et 30,1 ans pour le second. Au moment de leur premier mariage, les partenaires ont désormais 35,4 ans (1er conjoint[2]) et 33,2 ans (2è conjoint). Cette progression peut être mise en lien avec la précédente puisque la cohabitation légale est régulièrement l’antichambre du mariage. Les cohabitations légales laissant place au mariage représentent en effet encore en 2023 plus de la moitié des cessations (56,5%). Ce phénomène est plus marqué en Région flamande (61,1%) qu’en Wallonie (49%) ou à Bruxelles (44,2%).

Près de 4 mariages sur 10 se finissent par un divorce, et 6 mariages sur 10 par un veuvage

La durée de mariage avant divorce reste stable : 14,7 ans en moyenne. Elle est un peu plus longue en Région wallonne (15,7 ans) qu’en Flandre (14,4 ans) et à Bruxelles (14,2 ans). Cette différence de durée moyenne s’avère encore plus marquée au niveau des premiers mariages. On divorce en moyenne au bout de 17,3 années de mariage côté wallon, contre 15,6 ans côté flamand et 15 ans en Région de Bruxelles-Capitale. La durée moyenne de mariage avant veuvage est nettement plus longue (49,1 ans). On devient veuf ou veuve au bout de 52,2 ans en cas de primo-nuptialité.

Rapportés aux mariages qu’ils éteignent (le « stock de mariages »), les divorces représentent cette année encore plus d’un tiers des issues de mariages. On dépasse les 40% en Région wallonne (420 divorces pour 1000 mariages). Bruxelles emboîte le pas (390 divorces pour 1000 mariages) et la Flandre affiche un score un peu plus bas (355 divorces pour 1000 mariages). Précisons aussi que le nombre de mariages susceptibles d’être éteints est en diminution : le stock de mariages considéré a diminué de 11% en 10 ans et 19,7 % en 20 ans.

Du côté du veuvage, phénomène lié à la mortalité, on note une légère baisse et on retrouve une valeur proche de celle enregistrée en 2019. En 2023, l’indice conjoncturel de veuvage s’établit à 576 pour 1000 mariages, soit un peu moins de 60% des mariages.

Diversité des mariages

Alors que la résidence commune est une condition sine qua non pour pouvoir rentrer en cohabitation légale, il n’en va pas de même pour pouvoir se marier. On observe ainsi que 12,3% des conjoints ne résident pas dans la même région au moment de leur union.

Logiquement, c’est en Belgique que les mariages ont le plus souvent lieu (90,2% des unions). Cela signifie que dans 9,8% des cas, les mariés – dont au moins un conjoint réside en Belgique – convolent à l’étranger. Les pays où l’on se marie le plus sont, dans l’ordre : le Maroc, la Roumanie, la Turquie, la France et la Pologne.

Une année anniversaire pour le mariage homosexuel en Belgique

L’année 2023 marque les 20 ans de la légalisation du mariage homosexuel en Belgique. Notre pays était alors le second, après les Pays-Bas en 2001, à autoriser sur l’ensemble de son territoire le mariage entre deux personnes de même sexe. Depuis 2003, le nombre de ces mariages augmente doucement et représente 3% des unions maritales en 2023.

La cohabitation légale a quant à elle été ouverte aux couples de même sexe dès son instauration en 2000. Ces couples représentaient 14,7% des déclarations de partenaires sans lien de parenté en 2000 et 6,4% en 2003. A l’heure actuelle et depuis 4 ans déjà, cette proportion se stabilise autour de 4%.


[1] Pour les cohabitations entre personnes de sexe différent, le premier partenaire est l'homme et le second, la femme. Pour les cohabitations entre personnes de même sexe, le premier partenaire est celui qui est le plus âgé.

[2] Pour les mariages entre personnes de sexe différent, le premier conjoint est l'homme et le second, la femme. Pour les mariages entre personnes de même sexe, le premier conjoint est celui qui est le plus âgé.