Janvier 2022: actualisation annuelle de l’indice des prix à la consommation (IPC) avec comme année de référence 2013 = 100

Prix à la consommation
Janvier 2022: actualisation annuelle de l’indice des prix à la consommation (IPC) avec comme année de référence 2013 = 100

L'indice des prix à la consommation (IPC) ayant pour année de référence 2013 = 100, qui est entré en application en janvier 2014, est un indice en chaîne qui est actualisé annuellement en janvier. Grâce à ces actualisations annuelles, l'indice reste représentatif au fil du temps et l'inflation mesurée n'est pas biaisée à mesure que l'indice vieillit.

Pour l’IPC avec 2013 = 100 comme année de référence, il s’agit de la huitième actualisation consécutive. Dans le cas d’un indice en chaîne, le choix de l'année de référence, c’est-à-dire l’année durant laquelle la moyenne de l’indice est égale à 100, est purement mathématique. L'année de référence actuelle est 2013, ce qui signifie que la moyenne des indices à tous les niveaux pour cette année est donc de 100.

Dans un indice en chaîne, la représentativité et la qualité de l’indice est garantie au fil du temps, notamment par le biais d'une actualisation du panier de produits, du perfectionnement des méthodes de calcul, de l'intégration de nouvelles sources de prix et de la représentativité de l'échantillon de magasins.

Voici un aperçu des modifications pour 2022. La Commission de l’Indice, composée de représentants du monde académique et des partenaires sociaux, a remis un avis positif unanime au Ministre de l’Économie. Le ministre suit cet avis et les adaptations seront donc appliquées par Statbel dans l’indice des prix à la consommation de janvier 2022.

Les adaptations à l’IPC en 2022

1. Utilisation des scanner data pour l’électronique grand public et les gros appareils ménagers

Statbel a commencé l’intégration progressive des scanner data et du webscraping (que l’on appelle les big data) comme sources de données pour le calcul de l’IPC. L'utilisation de scanner data (données scannées aux caisses) et du webscraping (collecte automatique de données sur des pages web) améliore la précision de l'IPC. En effet, l'indice des prix d'un groupe de produits ne doit plus être basé sur un échantillon de produits relativement limité, mais on peut traiter les prix d'une multitude d’articles vendus. Grâce à cette méthode, l'indice reflète plus fidèlement le comportement d'achat réel des consommateurs. En outre, cette approche a permis de garantir le calcul correct et en temps voulu de l'indice pendant la crise du coronavirus.

Jusqu'à présent, les scanner data des chaînes de supermarchés ont été utilisées principalement pour calculer les prix de l’alimentation et des boissons, des produits ménagers, des produits d’hygiène corporelle, etc. Actuellement, le webscraping est surtout utilisé pour capter les prix de l’habillement, des chaussures, des chambres d'hôtel, des chambres d'étudiants, des voitures d'occasion, etc.

A partir de 2022, les scanner data seront utilisées pour le calcul de l’indice pour l’électronique grand public et les gros appareils ménagers Il s’agit de données qui proviennent de grandes chaînes (en ligne et hors ligne) et de magasins indépendants. Les scanner data permettent d’obtenir les données de vente hebdomadaires ainsi que toutes les caractéristiques des produits.

Il s’agit des 10 segments suivants :

  • Electronique grand public : ordinateurs portables, tablettes, smartphones et télévisions ;
  • Gros appareils ménagers électriques : machines à laver, séchoirs, réfrigérateurs, congélateurs, plaques de cuisson et lave-vaisselles

Ces 10 segments représentent ensemble une part de 10,20‰ du poids du panier de l'indice.

Il s'agit de segments qui ne sont pas faciles à mesurer "par les moyens classiques", pour les raisons suivantes :

  • Une rotation élevée des produits (il est difficile de mesurer le même produit au fil du temps) ;
  • Les produits entrent sur le marché à un prix élevé et le quittent à un prix bas ;
  • Les produits qui entrent sur le marché ont des caractéristiques différentes de celles des produits qui en sortent.

Afin de traiter correctement ces éléments dans le calcul de l'indice, une distinction doit être faite entre l'évolution pure des prix et l'évolution des prix due à d'autres éléments, tels que les variations de qualité. Cette distinction est faite sur la base des caractéristiques des produits.

Au total, en 2022, des prix représentant 33,2% du poids du panier de l'indice sont suivis à l’aide des scanner data ou du webscraping.

2. Schéma de pondération 2022

Le modèle de consommation "normal" a été sérieusement biaisé en 2020 et 2021 par la pandémie de coronavirus. Il est important que l’IPC continue de mesurer le mieux possible l’évolution des prix pendant et après la pandémie. Pour y parvenir, il n’a donc pas été possible de s'appuyer sur des poids qui auraient été déterminés sur la base de l’enquête sur le budget des ménages (EBM) de 2020, une année durant laquelle plusieurs dépenses étaient nettement inférieures à celles des années « normales ».

Étant donné qu'un indice en chaîne est utilisé, dans lequel les prix des douze mois de l'année en cours sont comparés systématiquement avec le mois de décembre de l'année précédente, il faut adapter annuellement le schéma de pondération à l'année du mois de référence, et ce, au moyen de l'évolution des prix avec l'année pour laquelle les valeurs sont exprimées. La littérature spécialisée qualifie cette méthode d'actualisation des prix (price update) du schéma de pondération.

C’est concrètement la raison pour laquelle le schéma de pondération de 2022 est, tout comme ceux de 2020 en 2021, basé sur l’EBM de 2018. Les poids sur la base de l’EBM de 2018 ont donc été actualisés à décembre 2021 au moyen de l’évolution des prix de chaque groupe, étant donné que décembre 2021 est le nouveau mois de référence pour l’indice en chaîne en 2022.

Le tableau ci-dessous compare les nouvelles pondérations pour 2022 à celles de 2021. Les fortes variations pour les 12 principaux groupes du panier de l'indice sont dues à l'augmentation des prix de l'énergie (contenus dans le groupe 4 et le groupe 7). La part relative de l'énergie dans le panier de l'indice est passée de 84,71‰ à 98,75‰ ; soit une augmentation de 16,6%. Au sein de l'énergie, le poids du gaz naturel a augmenté de 35%, celui du fioul domestique de 29%, celui de l'électricité de 12% et celui des carburants de 11%. La forte augmentation de la part de l'énergie, et donc aussi du groupe 4 et du groupe 7, signifie que les poids relatifs des autres groupes de produits dans le panier de l'indice sont en baisse. Une exception à cette règle est le groupe 2 "boissons alcoolisées et tabac", dont le poids augmente légèrement. Cela s'explique par la hausse relativement forte des prix de ces produits en 2021, en raison de l'augmentation des droits d'accises.

Evolution des pondérations du panier de l’indice de 2021 à 2022

Dénomination Pond. 2021 (‰) Pond. 2022 (‰) Evolution
1. Produits alimentaires et boissons non alcoolisées 178,87 173,38 -5,49
2. Boissons alcoolisées et tabac 25,22 25,31 +0,09
3. Articles d'habillement et chaussures 58,39 56,78 -1,61
4. Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles 171,00 180,02 +9,02
5. Meubles, articles de ménage et entretien courant du logement 60,64 59,60 -1,04
6. Santé 40,45 39,14 -1,31
7. Transports 156,78 161,07 +4,29
8. Communications 40,10 38,75 -1,35
9. Loisirs et culture 90,94 90,39 -0,55
10. Enseignement 9,58 9,33 -0,25
11. Hôtels, restaurants et cafés 79,53 78,86 -0,67
12. Biens et services divers 88,51 87,37 -1,14

Evolution 2022-2021