
- En Belgique, l'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH) atteint en mars 9,3% contre 9,5% en février.
- L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élève à 3,4% en mars contre 3,8% en février.
- L'inflation selon l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois de mars s'élevait à 8,3% contre 8,0% en février.
- Le gaz, l'électricité, le gasoil de chauffage et les carburants sont les sous-indices ayant exercé l'impact positif le plus significatif sur l'inflation.
- Inversement, les loyers, l'habillement, la viande, les restaurants et cafés, les soins hospitaliers, les télécommunications, le tabac et les produits pharmaceutiques sont les sous-indices ayant exercé le plus gros impact négatif sur l'inflation au cours du mois sous revue.
- Eurostat publiera l'indice des prix à la consommation harmonisé des pays de l'Union européenne pour le mois de mars le 21 avril.
L'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH)[1] s'élevait à 9,3% en mars, contre 9,5% en février. L'inflation selon l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants (IPCH-CT)[2] s'établissait à 9,9% en mars, contre 9,6% en février. L'écart d'inflation entre l'IPCH et l'IPCH-CT provient en grande partie de la baisse temporaire de la TVA sur l'électricité. En effet, l'IPCH-CT ne tient pas compte de ces variations de prix.
L'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l'évolution des prix des produits énergétiques et des produits alimentaires non transformés, atteint 3,4% en mars, contre 3,8% en février et 2,6% en janvier. Le taux d’inflation hors produits énergétiques a diminué à 3,5% en mars contre 3,7% en février et 2,6% en janvier.
La forte hausse de l'inflation ces derniers mois est due aux produits énergétiques. La contribution de l’énergie à l’inflation[3] est de 6,1%.
L'électricité coûte désormais 49,9% de plus qu'il y a un an. Le gaz naturel coûte 148,8% de plus en glissement annuel. Le prix du gasoil de chauffage a augmenté de 89,3% par rapport à l'an dernier.
Inflation et impact des 12 groupes principaux sur l'inflation
La ventilation en 12 groupes principaux montre que la plus forte inflation en mars est à mettre à l'actif du groupe ‘logement, eau et énergie’ (33,0%). Le groupe ‘enseignement’ affiche, quant à lui, la plus faible inflation (1,0%).
Le groupe ‘logement, eau et énergie’ est le groupe principal ayant exercé le plus gros impact positif sur l'inflation en mars, soit 4,7 points de pourcentage. Le groupe ‘alimentation et boissons non alcoolisées’ a exercé le plus gros impact négatif avec -1,0 point de pourcentage.
Inflation[4] et impact[5] sur l'inflation pour l'IPCH global et les 12 groupes principaux
Groupe de produits | Poids (‰) | Inflation sur base annuelle (%) | Impact sur l'inflation (point de %) | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
IPCH | IPCH-CT | ||||||||
janv./22 | févr./22 | mars/22 | mars/22 | janv./22 | févr./22 | mars/22 | |||
0 | Total des dépenses | 1.000,0 | 8,5 | 9,5 | 9,3 | 9,9 | |||
1 | Produits alimentaires et boissons non alcoolisées | 168,6 | 2,5 | 4,1 | 4,7 | 4,7 | -1,3 | -1,2 | -1,0 |
2 | Boissons alcoolisées et tabac | 53,5 | 7,7 | 4,6 | 4,2 | 4,3 | 0,0 | -0,3 | -0,3 |
3 | Articles d’habillement et chaussures | 58,8 | 0,0 | 12,2 | 1,2 | 1,2 | -0,6 | 0,1 | -0,5 |
4 | Logement, eau et énergie | 171,8 | 34,5 | 34,3 | 33,0 | 37,1 | 5,1 | 4,9 | 4,7 |
5 | Ameublement et équipement ménager | 83,6 | 2,0 | 3,1 | 3,0 | 3,0 | -0,6 | -0,6 | -0,6 |
6 | Santé | 77,0 | 1,4 | 1,2 | 1,4 | 1,4 | -0,6 | -0,7 | -0,7 |
7 | Transports | 107,4 | 9,4 | 10,1 | 12,8 | 12,8 | 0,1 | 0,1 | 0,4 |
8 | Communication | 40,0 | 0,1 | 0,1 | 1,5 | 1,5 | -0,3 | -0,3 | -0,3 |
9 | Loisirs et culture | 82,9 | 2,7 | 3,0 | 3,1 | 3,1 | -0,5 | -0,6 | -0,6 |
10 | Enseignement | 5,2 | 1,0 | 1,0 | 1,0 | 1,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
11 | Hôtels, cafés et restaurants | 67,3 | 3,7 | 4,4 | 4,7 | 4,8 | -0,3 | -0,4 | -0,3 |
12 | Biens et services divers | 84,0 | 2,9 | 3,0 | 3,3 | 3,3 | -0,5 | -0,6 | -0,6 |
Inflation selon des agrégats spécifiques
L'IPCH global peut être ventilé en cinq agrégats spécifiques, qui composent ensemble les dépenses totales.
- L'inflation des produits énergétiques a diminué par rapport au mois précédent. Elle s'élève à 64,8% en mars contre 65,8% en février et 67,0% en janvier. Par rapport au mois précédent, les prix ont augmenté de 2,5% en moyenne. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à 39,1% pour les douze derniers mois.
- L'inflation des produits alimentaires transformés augmente légèrement de 4,5% en février à 4,6% en mars.
- L'inflation des produits alimentaires non transformés (fruits, légumes, viande et poisson) atteint 4,6% en mars contre 3,2% en février et 1,8% en janvier. Par rapport au mois de février, les prix ont augmenté en moyenne de 4,2%. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à -1,0% pour les douze derniers mois.
- L'inflation des biens industriels non énergétiques se chiffre à 3,0% en mars, soit une baisse par rapport au mois de février, où l'inflation de cet agrégat était de 4,8%. Par rapport au mois précédent, les prix ont augmenté de 0,1% en moyenne.
- Pour les services (y compris les loyers), l'inflation augmente de 2,8% en février et janvier à 3,2% en mars. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à 2,0% pour les douze derniers mois.
L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élève à 3,4% en mars, soit une baisse par rapport à l’inflation de 3,8% en février. L'inflation sous-jacente moyenne des 12 derniers mois est égale à 2,0%. Les prix de ce sous-agrégat ont augmenté de 0,2% par rapport au mois précédent.
Inflation selon des agrégats spécifiques
Agrégats spécifiques | Poids (‰) | Inflation sur base annuelle (%) | Moyenne à douze mois (%) | Variation mensuelle | ||
---|---|---|---|---|---|---|
janv./22 | févr./22 | mars/22 | mars/22 | mars/22 | ||
Total des dépenses | 1.000,0 | 8,5 | 9,5 | 9,3 | 5,3 | 0,7 |
Produits énergétiques | 107,5 | 67,0 | 65,8 | 64,8 | 39,1 | 2,5 |
Produits alimentaires transformés | 178,0 | 4,2 | 4,5 | 4,6 | 2,5 | 0,5 |
Produits alimentaires non transformés | 44,0 | 1,8 | 3,2 | 4,6 | -1,0 | 4,2 |
Biens industriels non énergétiques | 271,6 | 1,3 | 4,8 | 3,0 | 1,5 | 0,1 |
Services | 398,9 | 2,8 | 2,8 | 3,2 | 2,0 | 0,1 |
IPCH hors énergie et produits alimentaires non transformés (inflation sous-jacente) | 848,5 | 2,6 | 3,8 | 3,4 | 2,0 | 0,2 |
Impact des sous-indices sur l'inflation
Le gaz a exercé le plus gros impact positif, à savoir 2,25 points de pourcentage. L’électricité a eu un impact positif de 1,51 point de pourcentage. Le gasoil de chauffage a contribué à hauteur de 0,90 point de pourcentage. Les carburants ont un impact positif de 0,72 point de pourcentage.
Sous-indices avec les plus gros impacts positifs sur l'inflation
Sous-indice | Poids (‰) | Impact sur l'inflation (point de %) | |
---|---|---|---|
2022 | mars/22 | ||
04.5.2 | Gaz | 24 | 2,25 |
04.5.1 | Électricité | 38,8 | 1,51 |
04.5.3 | Gasoil de chauffage | 11,7 | 0,9 |
07.2.2 | Carburants | 32,1 | 0,72 |
Les loyers ont exercé l'impact négatif le plus significatif sur l'inflation, à savoir -0,56 point de pourcentage. L'habillement a exercé un impact négatif de -0,38 point de pourcentage. La viande a contribué à hauteur de -0,30 point de pourcentage. Les restaurants et cafés ont eu un impact négatif de -0,27 point de pourcentage. Les soins hospitaliers ainsi que les télécommunications ont eu tous les deux un impact négatif de -0,26 point de pourcentage. Le tabac a exercé un impact de -0,18 point de pourcentage. Les produits pharmaceutiques ont contribué à hauteur de -0,15 point de pourcentage.
Sous-indices avec les plus gros impacts négatifs sur l'inflation
Sous-indice | Poids (‰) | Impact sur l'inflation (point de %) | |
---|---|---|---|
2022 | mars/22 | ||
04.1.0 | Loyers | 73,6 | -0,56 |
03.1.2 | Habillement | 46,6 | -0,38 |
01.1.2 | Viande | 43,8 | -0,3 |
11.1.1 | Cafés et restaurants | 58,2 | -0,27 |
06.3.0 | Services hospitaliers | 38,4 | -0,26 |
08.3.0 | Télécommunications | 36,9 | -0,26 |
02.2.0 | Tabac | 32,5 | -0,18 |
06.1.1 | Produits pharmaceutiques | 12,3 | -0,15 |
Comparaison entre la Belgique et les pays voisins
Étant donné que l'IPCH définitif de nos pays voisins ne sera publié que plus tard, nous ne pouvons dès lors établir une comparaison que sur la base de la première estimation rapide de l’inflation de l’IPCH (HICP flash estimate) de mars. Cette inflation s’élevait en mars à 9,3% en Belgique. Elle est donc en baisse par rapport au taux de 9,5% du mois de février. Les Pays-Bas ont affiché une inflation de 11,9% en mars. Cela représente une hausse par rapport au taux de 7,3% enregistré en février. En France, l’inflation atteignait 5,1% en mars et était ainsi en hausse par rapport au taux de 4,2% du mois de février. En Allemagne, l’inflation s'élevait à 7,6% en mars, soit une hausse par rapport au taux de 5,5% observé en février.
Étant donné qu’Eurostat n’a pas encore publié l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants du mois de mars, février est le mois le plus récent pour lequel une comparaison est possible. En Belgique, l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s'élevait en février à 9,6%, ce qui représente une hausse par rapport à l'inflation de 8,2% observée en janvier. En Allemagne, l’inflation s'élevait à 5,4% en février, soit une hausse par rapport au taux de 5,0% observé en janvier. En février, l’inflation en France a atteint 4,6%. Il s'agit d'une hausse par rapport à janvier, lorsque l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s’élevait à 3,3%. Aux Pays-Bas, cette inflation a diminué pour atteindre 8,4% en février. En janvier, elle se chiffrait encore à 8,8%.
[1] Outre l'indice national des prix à la consommation (IPC), Statbel calcule également l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (Harmonised Index of Consumer Prices, HICP). L'IPCH permet de comparer les taux d'inflation des États membres de l'Union européenne. L'optique des dépenses et les méthodes appliquées sont coordonnées autant que possible et définies dans la réglementation européenne. Les résultats de l'IPC et de l'IPCH ne sont pas identiques, en raison principalement de différences de pondération et de composition du panier de biens et de services sur lequel se basent ces indices.
La Banque centrale européenne utilise également l'IPCH pour mener sa politique monétaire. De plus, l’IPCH sert à vérifier le respect du critère d’inflation déterminé dans le traité sur l’Union européenne.
Quelques différences entre l'IPCH et l'IPC actuel sont présentées ci-dessous :
- La pondération du panier de biens et de services dans l'IPCH repose principalement sur les comptes nationaux. L'enquête sur le budget des ménages est utilisée pour les niveaux détaillés inférieurs. De son côté, l'IPC se base principalement sur l'enquête sur le budget des ménages pour tous les niveaux.
- La population de référence dans l'IPCH se compose des ménages privés (y compris les touristes en Belgique) et des occupants de ménages institutionnels (notamment les maisons de repos et les institutions). Pour l'IPC, il s'agit actuellement des ménages privés avec une limite d'âge pour la personne de référence.
- L'IPCH s'appuie sur un concept de dépenses intérieures, soit les dépenses réalisées par la population de référence en Belgique. L'IPC repose, quant à lui, sur un concept de dépenses nationales, soit les dépenses effectuées par la population de référence quel que soit le lieu.
- L'IPCH n'applique aucune correction des variations saisonnières, contrairement à l'IPC où les voyages à l'étranger et les villages de vacances font l'objet d'une correction.
- Dans l'IPC, les soldes ont été neutralisés, tandis qu'ils ne sont répercutés que sur un mois dans l'IPCH.
- En ce qui concerne le gasoil de chauffage, le prix actuel sert à calculer l'IPCH. Le calcul de l'IPC s'appuie, par contre, sur une moyenne pondérée sur 12 mois.
[2] L'IPCH-CT est calculé comme l’IPCH traditionnel, mais en utilisant des taux de taxation constants pour le calcul des prix. Cet indice permet dès lors d’estimer l’impact théorique potentiel des changements de taxation indirecte (p.ex. TVA et accises) sur l’inflation mesurée. Il s’agit toutefois d’un impact théorique dans la mesure où le calcul suppose que les changements de taxation sont directement et intégralement répercutés sur les prix payés par les consommateurs.
[3] La contribution à l'inflation d'un groupe de produits donné indique la part de la variation des dépenses totales qui est due à la variation de prix de ce groupe de produits.
[4] L'inflation sur base annuelle mesure la variation de prix entre le mois actuel et le même mois de l'année précédente. Une moyenne à 12 mois compare la moyenne de l'IPCH des 12 derniers mois avec la moyenne des 12 mois précédents. Une variation mensuelle compare les niveaux de prix des deux derniers mois.
[5] L' impact sur l'inflation indique la variation de l'inflation quand on intègre le sous-indice dans l'IPCH. L'impact tient non seulement compte du poids du sous-indice mais aussi du fait que l'inflation du sous-indice soit supérieure ou inférieure à celle de l'ensemble des dépenses (IPCH global).