Chiffres en image: les spécialistes des TIC sur le marché belge du travail

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Chiffres en image: Les spécialistes des TIC sur le marché belge du travail

4,6% de la population occupée travaille dans une fonction informatique

Les spécialistes des TIC sont parmi les profils les plus recherchés sur le marché belge du travail. Statbel, l'office belge de statistique, présente quelques chiffres:

  • 4,6% de la population occupée remplit une fonction informatique
  • Le taux de chômage de ce groupe est inférieur à la moyenne de la population totale.
  • Le taux de vacance d’emploi du secteur des TIC est, avec 6,6%, bien supérieur à celui de l’ensemble des secteurs (3,6%).
  • Plus d’une entreprise sur 4 déclare employer des spécialistes des TIC.

214.000 personnes occupées dans une fonction informatique

Selon les chiffres annuels les plus récents (Enquête sur les forces de travail 2017), 4,6% de la population occupée totale est active dans une fonction informatique. La grande majorité (82%) de ces spécialistes des TIC[1] sont des hommes. Sur les 214.000 personnes occupées dans une fonction informatique, on dénombre 175.000 hommes et 39.000 femmes. En 10 ans, le nombre de spécialistes des TIC a presque doublé : en 2007 ils représentaient 2,6% de la population occupée totale (tableau 1 "Spécialistes des TIC EFT-2017").

Ce chiffre est supérieur à la moyenne européenne, qui est de 3,7% de la population occupée. Les plus fortes proportions sont observées en Finlande (6,8%), en Suède (6,6%) et en Estonie (5,6%).[2]

Les différences régionales sont grandes

On observe de grandes différences selon le lieu de travail (tableau 2). Les spécialistes des TIC représentent 9,9% de la population occupée qui travaille à l’étranger. A Bruxelles, la proportion de spécialistes des TIC, en pourcentage de la population occupée totale, est de 8,3%. En Flandre et en Wallonie, respectivement 4,2% et 2,8% de la population occupée exerce une fonction informatique.

Travailleurs spécialistes des TIC en pourcentage de la population active totale, selon le lieu de travail (2017)

  2017
Belgique 4,6%
Région de Bruxelles-Capitale 8,3%
Région flamande 4,2%
Région walonne 2,8%
Etranger 9,9%

Les analystes de systèmes sont majoritaires

Si nous analysons le nombre total de spécialistes des TIC selon la fonction ou le métier, nous voyons que les analystes de systèmes sont les plus nombreux (20,3%), suivis par les concepteurs de logiciels (11,8%), les managers, technologies de l'information et des communications (8,2%), les concepteurs graphiques, multimédia - graphistes (7,7%) et les monteurs et réparateurs, technologies de l'information et des communications (4,9%) (tableau 3).

Logiquement, les spécialistes des TIC sont le plus souvent employés dans le secteur Information et Communication (41%) (tableau 4). Viennent ensuite l’Industrie (12,2%), le Commerce de gros et de détail (8,9%), les Activités financières et d'assurance (7,9%) et les Activités spécialisées, scientifiques et techniques (6,6%).

La proportion de personnes hautement qualifiées supérieure à la moyenne

Les spécialistes des TIC sont beaucoup plus souvent hautement qualifiés si on les compare à la population occupée totale (tableau 5). 46,4% de la population occupée totale a un diplôme de l’enseignement supérieur. Le pourcentage de personnes hautement qualifiées chez les personnes occupées comme spécialistes des TIC atteint 75,7%. Ce pourcentage dépasse même les 87% chez les spécialistes féminines des TIC.

Plus d’un spécialiste des TIC sur deux a obtenu son diplôme le plus élevé dans un autre domaine que les TIC

Il est frappant de constater que 60,7% des spécialistes des TIC ont obtenu leur diplôme le plus élevé dans un autre domaine que les TIC (tableau 6). Les orientations suivies dans les autres domaines que les TIC sont notamment les programmes et les certifications génériques, les techniques audiovisuelles et la production multimédia, l’ingénierie, les industries de transformation et la construction, l’économie ainsi que l’électricité et l’énergie.

11.000 chômeurs ont un profil TIC

Les personnes ayant un profil TIC[3] sont très recherchées sur le marché de l’emploi. En 2017, 275.000 personnes de 15 ans ou plus avaient obtenu un diplôme dans le domaine des technologies de l'information et des communications ou de l’électronique et de l’automatisation. Il s’agit principalement des domaines suivants: Électronique et automatisation et Développement et analyse de logiciels et d’applications (tableau 7) Ici aussi, la grande majorité sont des hommes (88%). Plus de trois quarts des personnes ayant un profil TIC travaillent. Parmi les personnes non occupées, on trouve 11.000 chômeurs au sens du BIT[4] et 51.000 inactifs (tableau 8). Si l’on se limite aux 20-64 ans, le taux d'emploi de ces profils TIC s’élève à 84,1% et le taux de chômage à 5% (tableau 9). Les taux d’emploi et de chômage généraux des 20-64 ans s'élèvent en 2017 à respectivement 68,5% et 7%.

Taux de vacance d’emploi supérieur pour les profils TIC

Selon l'enquête sur les postes vacants (JVS), le taux de vacance d'emploi (TVE) du secteur Information et communication (secteur NACE J), dans lequel l'ICT représente une grande part des activités, est à chaque trimestre parmi les plus élevés.

Au 3ème trimestre 2018, le secteur Information et communication (secteur NACE J) possède un taux de vacance d'emploi de 6,6% alors que le TVE sur l'ensemble des secteurs est seulement de 3,6%. Cette situation est même plus problématique pour la région flamande qui détient un TVE de 8% alors que les deux autres régions ne sont respectivement qu'à 4,5% et à 4,7% à Bruxelles et en Wallonie.

7,8% des entreprises déclarent rencontrer des difficultés à pourvoir les emplois vacants dans le domaine des TIC

Selon l’enquête sur l’utilisation des TIC auprès des entreprises (2018), 12,8% des entreprises comptant plus de dix salariés ont engagé des spécialistes des TIC. 7,8% des entreprises déclarent qu’elles rencontrent des difficultés à pourvoir les emplois vacants pour ces spécialistes alors qu’en 2015, elles n’étaient encore que 5,5% dans le cas. Cette situation est comparable à celle des Pays-Bas ou du Luxembourg.

Au total, plus d’un quart des entreprises (28,2%) déclarent employer des spécialistes des TIC. Ce pourcentage est le deuxième plus élevé en Europe, après l’Irlande. Il dépasse de 8 points de pourcentage la moyenne européenne. La grande majorité (86,4%) des grandes entreprises (plus de 250 employés) emploient des spécialistes ICT. Seul un tiers (33,2%) des grandes entreprises confie ses tâches informatiques exclusivement à des prestataires externes, 35,9% effectue ces opérations uniquement grâce à son propre personnel et 30,8% via un mix entre personnel interne et externe.

Plus d’une entreprise sur trois (36%) déclare organiser des formations aux TIC pour son personnel. Dans ce domaine, la Belgique arrive en première position avec la Finlande au niveau européen. Les entreprises qui emploient des spécialistes des TIC déclarent plus souvent qu'elles forment leur personnel (22 %) que celles qui n'en emploient pas (14 %).

Qu’une entreprise emploie ou non des spécialistes ICT, elle doit néanmoins effectuer certaines opérations informatiques. Dans près de deux tiers (60,3%) des entreprises de 10 personnes ou plus, ces opérations sont effectuées par des prestataires externes, dans 17% des cas par leurs propres employés et dans 15,1% des entreprises par une combinaison de leurs propres employés et de prestataires externes.

 

[1] L’OCDE définit les spécialistes des TIC comme des personnes en mesure d’élaborer, de faire fonctionner et d’effectuer la maintenance des systèmes TIC et pour qui les TIC constituent l’essentiel de leur travail. (OCDE 2004).

[2] Vous trouverez ici une comparaison européenne complète du nombre de spécialistes des TIC dans l’emploi: https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/ICT_specialists_in_employment

[3] Les personnes avec un profil TIC sont définies ici comme les personnes dont le diplôme le plus élevé a été obtenu dans le domaine des technologies de l'information et des communications ou de l’électronique et de l’automatisation.

[4] Les chômeurs BIT sont toutes les personnes qui :

(a) étaient sans travail pendant la semaine de référence, c’est-à-dire qui n’ont pas travaillé en tant que salarié ou indépendant ;

(b) étaient disponibles pour travailler, c'est-à-dire pour commencer une activité en tant que salarié ou indépendant dans un délai de deux semaines après la semaine de référence ;

(c) étaient à la recherche active d'un travail, c'est-à-dire qui avaient entrepris des démarches spécifiques en vue de trouver un emploi salarié ou non salarié pendant une période de quatre semaines se terminant à la fin de la semaine de référence, ou qui avaient trouvé un travail à commencer plus tard, c’est-à-dire endéans une période maximale de trois mois.