- En Belgique, l'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH) atteint 2,1% en avril contre 1,6% en mars.
- L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élève à 0,9% en avril contre 1,0% en mars.
- L'inflation selon l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois d’avril s'élève à 1,2% contre 0,9% en mars.
- Les carburants, le gasoil de chauffage, le tabac, l’électricité et le gaz sont les sous-indices ayant exercé l'impact positif le plus significatif sur l'inflation.
- La viande, les produits pharmaceutiques, les fruits, les biens d'équipement ménager non durables, les légumes, le pain et les céréales, les services d’hébergement et les articles d'hygiène corporelle sont les sous-indices ayant exercé le plus gros impact négatif sur l'inflation au cours de ce mois.
- Les mesures actuelles relatives au COVID-19 ont un impact sur le calcul de l’indice. Pour les secteurs dans lesquels les points de vente physiques sont fermés, les données sont collectées en ligne, s’il n’existe pas d’autre source de données. Pour les secteurs qui sont entièrement fermés (cafés, restaurants, voyages, ...), les prix sont prolongés, avec ou sans correction des variations saisonnières. Ces méthodes sont conformes aux recommandations méthodologiques établies par Eurostat en concertation avec les instituts nationaux de statistique (Statbel en Belgique). L’objectif est de biaiser le moins possible l’inflation globale. Vous trouverez davantage d’informations ici.
- Eurostat publiera l'indice des prix à la consommation harmonisé des pays de l'Union européenne pour le mois d’ avril le 19 mai.
L'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH)[1]s'élevait à 2,1% en avril, contre 1,6% en mars. L'inflation selon l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants (IPCH-CT)[1] s'établissait à 1,8% en avril, contre 1,4% en mars. L'écart d'inflation entre l'IPCH et l'IPCH-CT provient en grande partie des modifications des accises sur le tabac et de la normalisation des taux de TVA dans l’horeca. En effet, l'IPCH-CT ne tient pas compte de ces hausses de prix.
Inflation et impact des 12 groupes principaux sur l'inflation
La ventilation en 12 groupes principaux montre que la plus forte inflation en avril est à mettre à l'actif du groupe « logement, eau et énergie » (6,2%). Le groupe « alimentation et boissons non alcoolisées » affiche, quant à lui, la plus faible inflation (-1,3%).
Le groupe « logement, eau et énergie » est le groupe principal ayant exercé le plus gros impact positif sur l'inflation en avril, soit 0,8 point de pourcentage. Le groupe « alimentation et boissons non alcoolisées » a exercé le plus gros impact négatif avec -0,7 point de pourcentage.
Inflation[3] et impact[4] sur l'inflation pour l'IPCH global et les 12 groupes principaux
Groupe de produits | Poids (‰) | Inflation sur base annuelle (%) | Impact sur l'inflation (point de %) | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
IPCH | IPCH-CT | ||||||||
Fév/21 | Mars/21 | Avr/21 | Avr/21 | Fév/21 | Mars/21 | Avr/21 | |||
0 | Total des dépenses | 1.000,0 | 0,3 | 1,6 | 2,1 | 1,8 | |||
1 | Produits alimentaires et boissons non alcoolisées | 180,8 | -0,1 | -0,7 | -1,3 | -1,3 | -0,1 | -0,5 | -0,7 |
2 | Boissons alcoolisées et tabac | 53,6 | 4,2 | 4,6 | 5,1 | -1,4 | 0,2 | 0,2 | 0,2 |
3 | Articles d’habillement et chaussures | 52,3 | -9,7 | 0,2 | 0,4 | 0,4 | -0,5 | -0,1 | -0,1 |
4 | Logement, eau et énergie | 172,0 | 1,8 | 4,3 | 6,2 | 6,2 | 0,3 | 0,6 | 0,8 |
5 | Ameublement et équipement ménager | 82,3 | -0,2 | 0,3 | -0,1 | -0,1 | 0,0 | -0,1 | -0,2 |
6 | Santé | 78,8 | -0,2 | -0,2 | -0,2 | -0,2 | 0,0 | -0,2 | -0,2 |
7 | Transports | 116,0 | 0,7 | 3,7 | 5,7 | 5,7 | 0,0 | 0,3 | 0,5 |
8 | Communications | 33,0 | 0,5 | 0,6 | 1,9 | 1,9 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
9 | Loisirs et culture | 81,9 | 0,5 | 0,8 | 1,2 | 1,2 | 0,0 | -0,1 | -0,1 |
10 | Enseignement | 5,3 | 0,5 | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
11 | Hôtels, cafés et restaurants | 60,7 | 1,4 | 1,6 | 1,1 | 1,2 | 0,1 | 0,1 | -0,1 |
12 | Biens et services divers | 83,3 | 1,0 | 0,7 | 0,7 | 0,6 | 0,1 | -0,1 | -0,1 |
Inflation selon des agrégats spécifiques
L'IPCH global peut être ventilé en cinq agrégats spécifiques, qui composent ensemble les dépenses totales.
- L'inflation des produits énergétiques a augmenté par rapport au mois précédent. Elle s'élève à 16,2% en avril contre 8,7% en mars et 0,1% en février. Par rapport au mois précédent, les prix ont baissé de -0,5% en moyenne. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à -6,6% pour les douze derniers mois.
- L'inflation des produits alimentaires transformés a diminué par rapport au mois précédent. Elle s'élève à 0,9% en avril contre 1,1% en mars.
- L'inflation des produits alimentaires non transformés (fruits, légumes, viande et poisson) est en baisse. Elle s'élève à -2,7% en avril contre -1,9% en mars et -0,9% en février. Par rapport à mars, les prix ont augmenté en moyenne de 1,1%. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à 3,2% pour les douze derniers mois.
- L'inflation des biens industriels non énergétiques s'élevait en avril à 0,3%, soit un statu quo par rapport au mois de mars. Par rapport à mars, les prix ont augmenté en moyenne de 0,1%.
- Pour les services (y compris les loyers), l'inflation s’élevait à 1,2% en avril contre 1,3% en mars et 1,2% en février. Les prix ont progressé de 0,3% en moyenne en comparaison avec le mois précédent.
L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élève à 0,9% en avril, soit une légère baisse par rapport à l’inflation de 1,0% en mars. L'inflation sous-jacente moyenne des 12 derniers mois est égale à 1,2%. Les prix de ce sous-agrégat ont augmenté de 0,3% par rapport au mois précédent.
Agrégats spécifiques | Poids (‰) | Inflation sur base annuelle (%) | Moyenne à douze mois (%) | Variation mensuelle | ||
---|---|---|---|---|---|---|
Fév/21 | Mars/21 | Avr/21 | Avr/21 | Avr/21 | ||
Total des dépenses | 1.000,0 | 0,3 | 1,6 | 2,1 | 0,6 | 0,2 |
Produits énergétiques | 95,6 | 0,1 | 8,7 | 16,2 | -6,6 | -0,5 |
Produits alimentaires transformés | 187,2 | 1,3 | 1,1 | 0,9 | 1,8 | 0,5 |
Produits alimentaires non transformés | 47,2 | -0,9 | -1,9 | -2,7 | 3,2 | 1,1 |
Biens industriels non énergétiques | 276,9 | -1,6 | 0,3 | 0,3 | 0,5 | 0,1 |
Services | 393,0 | 1,2 | 1,3 | 1,2 | 1,5 | 0,3 |
IPCH hors énergie et produits alimentaires non transformés (inflation sous-jacente) | 857,2 | 0,3 | 1,0 | 0,9 | 1,2 | 0,3 |
Impact des sous-indices sur l'inflation
Les carburants ont exercé le plus gros impact positif, à savoir 0,49 point de pourcentage. Le gasoil de chauffage a eu un impact positif de 0,38 point de pourcentage. Le tabac a exercé un impact de 0,23 point de pourcentage. L'électricité a contribué à hauteur de 0,20 point de pourcentage. De plus, le gaz a eu un impact positif de 0,17 point de pourcentage.
Sous-indices avec les plus gros impacts positifs sur l'inflation
Sous-indice | Poids (‰) | Impact sur l'inflation (point de %) | |
---|---|---|---|
2021 | Avr/21 | ||
07.2.2 | Carburants | 29,6 | 0,49 |
04.5.3 | Gasoil de chauffage | 12,1 | 0,38 |
02.2.0 | Tabac | 35 | 0,23 |
04.5.1 | Électricité | 35,8 | 0,20 |
04.5.2 | Gaz | 17,1 | 0,17 |
La viande a exercé l'impact négatif le plus significatif sur l'inflation, à savoir -0,12 point de pourcentage. Les produits pharmaceutiques ont contribué à hauteur de -0,11 point de pourcentage. Les fruits ont exercé un impact négatif de -0,10 point de pourcentage. Les biens d'équipement ménager non durables ont eu un impact de -0,09 point de pourcentage. Les légumes, le pain et les céréales et les services d’hébergement ont exercé un impact négatif de -0,08 point de pourcentage chacun. Les articles d'hygiène corporelle ont eu un impact de -0,07 point de pourcentage.
Sous-indices avec les plus gros impacts négatifs sur l'inflation
Sous-indice | Poids (‰) | Impact sur l’inflation (point de %) | |
---|---|---|---|
2021 | Avr/21 | ||
01.1.2 | Viande | 47,4 | -0,12 |
06.1.1 | Produits pharmaceutiques | 15,9 | -0,11 |
01.1.6 | Fruits | 12,5 | -0,10 |
05.6.1 | Biens d'équipement ménager non durables | 12,5 | -0,09 |
01.1.7 | Légumes | 17,5 | -0,08 |
01.1.1 | Pain et céréales | 34,6 | -0,08 |
11.2.0 | Services d'hébergement | 5,3 | -0,08 |
12.1.3 | Articles d'hygiène corporelle | 13,9 | -0,07 |
Comparaison entre la Belgique et les pays voisins
Étant donné que l'IPCH définitif de nos pays voisins ne sera publié que plus tard, nous ne pouvons dès lors établir une comparaison que sur la base de la première estimation rapide de l’inflation de l’IPCH (HICP flash estimate) d’avril.
En avril, l’inflation en Belgique a atteint 2,0%. Elle est donc en hausse par rapport au taux de 1,6% du mois de mars. Les Pays-Bas ont affiché une inflation de 1,8% en avril. Il s'agit d’une légère baisse par rapport au taux de 1,9% observé en mars. En France, l’inflation s'élevait à 1,7% en avril, contre un taux de 1,4% observé en mars. En Allemagne, elle s'élevait à 2,1% en avril, soit une légère hausse par rapport à l'inflation de 2,0% observée en mars.
Les indices IPCH à taux de taxation constants d’avril n’étant pas encore publiés par Eurostat, le mois de mars est le mois le plus récent pour lequel nous pouvons effectuer une comparaison. En Belgique, l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s'élevait en mars à 1,4%, ce qui représente une hausse par rapport à l'inflation de 0,1% observée en février. En Allemagne, l’inflation s'élevait à 2,2% en mars, soit une hausse par rapport au taux de 1,9% observé en février. En France, l'inflation a augmenté, passant de 0,5% en février à 1,2% en mars. L’inflation est restée stable aux Pays-Bas. Tant en mars qu’en février, elle s’élevait à 1,5%.
[1] Outre l'indice national des prix à la consommation (IPC), Statbel calcule également l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (Harmonised Index of Consumer Prices, HICP). L'IPCH permet de comparer les taux d'inflation des États membres de l'Union européenne. L'optique des dépenses et les méthodes appliquées sont coordonnées autant que possible et définies dans la réglementation européenne. Les résultats de l'IPC et de l'IPCH ne sont pas identiques, en raison principalement de différences de pondération et de composition du panier de biens et de services sur lequel se basent ces indices.
La Banque centrale européenne utilise également l'IPCH pour mener sa politique monétaire. De plus, l’IPCH sert à vérifier le respect du critère d’inflation déterminé dans le traité sur l’Union européenne.
Quelques différences entre l'IPCH et l'IPC actuel sont présentées ci-dessous :
- La pondération du panier de biens et de services dans l'IPCH repose principalement sur les comptes nationaux. L'enquête sur le budget des ménages est utilisée pour les niveaux détaillés inférieurs. De son côté, l'IPC se base principalement sur l'enquête sur le budget des ménages pour tous les niveaux.
- La population de référence dans l'IPCH se compose des ménages privés (y compris les touristes en Belgique) et des occupants de ménages institutionnels (notamment les maisons de repos et les institutions). Pour l'IPC, il s'agit actuellement des ménages privés avec une limite d'âge pour la personne de référence.
- L'IPCH s'appuie sur un concept de dépenses intérieures, soit les dépenses réalisées par la population de référence en Belgique. L'IPC repose, quant à lui, sur un concept de dépenses nationales, soit les dépenses effectuées par la population de référence quel que soit le lieu.
- L'IPCH n'applique aucune correction des variations saisonnières, contrairement à l'IPC où les voyages à l'étranger et les villages de vacances font l'objet d'une correction.
- Dans l'IPC, les soldes sont répartis sur six mois, tandis qu'ils ne sont répercutés que sur un mois dans l'IPCH.
- En ce qui concerne le gasoil de chauffage, le prix actuel sert à calculer l'IPCH. Le calcul de l'IPC s'appuie, par contre, sur une moyenne pondérée sur 12 mois.
[2] L'IPCH-CT est calculé comme l’IPCH traditionnel, mais en utilisant des taux de taxation constants pour le calcul des prix. Cet indice permet dès lors d’estimer l’impact théorique potentiel des changements de taxation indirecte (p.ex. TVA et accises) sur l’inflation mesurée. Il s’agit toutefois d’un impact théorique dans la mesure où le calcul suppose que les changements de taxation sont directement et intégralement répercutés sur les prix payés par les consommateurs.
[3] L'inflation sur base annuelle mesure la variation de prix entre le mois actuel et le même mois de l'année précédente. Une moyenne à 12 mois compare la moyenne de l'IPCH des 12 derniers mois avec la moyenne des 12 mois précédents. Une variation mensuelle compare les niveaux de prix des deux derniers mois.
[4] L’impact sur l'inflation indique la variation de l'inflation quand on intègre le sous-indice dans l'IPCH. L'impact tient non seulement compte du poids du sous-indice mais aussi du fait que l'inflation du sous-indice soit supérieure ou inférieure à celle de l'ensemble des dépenses (IPCH global).