Indice des prix à la consommation harmonisé – août 2020

• En Belgique, l'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH) atteint en août -0,9 contre 1,7% en juillet. En août, l'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'établissait à -0,1%.
• L'inflation selon l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois d’août s'élevait à 0,8% contre 0,7% en juillet.
• La forte baisse de l’inflation est due au report des soldes d’été de juillet à août. Dans l’IPC, les soldes sont traitées selon une méthodologie différente, ce qui explique l’inflation plus stable en août^[1].
• Les sous-indices avec les plus gros impacts positifs sur l'inflation sont les restaurants et cafés, les loyers, la viande, l'achat de voitures, les fruits et le tabac.
• Les vêtements, le gasoil de chauffage, les chaussures, le gaz, les carburants et l'électricité sont les sous-indices ayant exercé le plus gros impact négatif sur l'inflation au cours de ce mois.
• Eurostat publiera le 17 septembre l'indice des prix à la consommation harmonisé des pays de l'Union européenne pour le mois d’août.

L'inflation selon l’indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH) ^[2] s'élevait à -0,9% en août, contre 1,7% en juillet. L'inflation selon l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants (IPCH-CT)^[3] s'établissait à -0,5% en août, contre 2,1% en juillet.

Inflation et impact des 12 groupes principaux sur l'inflation

La ventilation en 12 groupes principaux montre que la plus forte inflation en août est à mettre à l'actif des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (3,2%). Le groupe « articles d’habillement et chaussures » affiche, quant à lui, la plus faible inflation (-21,1%).

Le groupe « produits alimentaires et boissons non alcoolisées est le groupe principal ayant exercé le plus gros impact positif sur l'inflation en août, soit 0,8 point de pourcentage. Le groupe « articles d’habillement et chaussures » a exercé le plus gros impact négatif sur l’inflation avec -1,3 point de pourcentage.

Inflation^[4] et impact^[5] sur l'inflation pour l'IPCH global et les 12 groupes principaux

Inflation selon des agrégats spécifiques

L'IPCH global peut être ventilé en cinq agrégats spécifiques, qui composent ensemble les dépenses totales.

• L'inflation des produits énergétiques a de nouveau augmenté par rapport au mois précédent. En août, elle s'élevait à -10,6% contre -11,2% en juillet et -13,1% en juin. Les prix ont accusé un recul de 0,1% en moyenne par rapport au mois précédent. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à -9,6% pour les douze derniers mois.
• L'inflation des produits alimentaires transformés a augmenté par rapport au mois précédent. En août, elle s'élevait à 2,4% contre 1,9% en juillet et 1,8% en juin.  Les prix ont augmenté de 0,2% en moyenne par rapport à juillet.
• L'inflation des produits alimentaires non transformés (fruits, légumes, viande et poisson) est en baisse. En août, elle s'élevait à 5,4% contre 7,3% en juillet et 6,3% en juin. Par rapport au mois de juillet, les prix ont baissé en moyenne de 1,6%. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à 2,6% pour les douze derniers mois.
• L'inflation des biens industriels non énergétiques se chiffrait à -4,6% en août contre 5,5% en juillet et 0,9% en juin. Par rapport au mois de juillet, les prix ont baissé en moyenne de 5,3%. La forte baisse de l’inflation de ce groupe est due au report des soldes.
• Pour les services (y compris les loyers), l’inflation  s'élevait à 1,7% en août et en juillet contre 1,5% en juin. Les prix affichaient une baisse moyenne de 0,2% par rapport au mois précédent.

L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élevait à -0,1% en août, soit une baisse par rapport à l'inflation de 2,9% mesurée au mois de juillet. L'inflation sous-jacente moyenne des 12 derniers mois est égale à 1,5%. Les prix de ce sous-agrégat ont baissé de 1,7% par rapport au mois précédent.

Inflation selon des agrégats spécifiques

Impact des sous-indices sur l'inflation

Les restaurants, cafés et établissements similaires ont exercé le plus gros impact positif, à savoir 0,29 point de pourcentage. Les loyers ont eu un impact positif de 0,24 point de pourcentage. La viande a contribué à hauteur de 0,16 point de pourcentage et l'achat de voitures à hauteur de 0,14 point de pourcentage. Enfin, les fruits exercent un impact de 0,11 point de pourcentage et le tabac de 0,09 point de pourcentage.

Sous-indices avec les plus gros impacts positifs sur l'inflation

Les articles d’habillement ont exercé l'impact négatif le plus significatif sur l'inflation, à savoir -1,04 point de pourcentage. Le gasoil de chauffage a eu un impact de -0,31 point de pourcentage et les chaussures un impact de -0,25 point de pourcentage. L'impact négatif du gaz et des carburants a été de respectivement -0,23 et -0,22 point de pourcentage. Enfin, l’électricité a exercé un impact de -0,17 point de pourcentage.

Sous-indices avec les plus gros impacts négatifs sur l'inflation

Comparaison entre la Belgique et les pays voisins

Étant donné que l'IPCH définitif de nos pays voisins ne sera publié que plus tard, nous ne pouvons dès lors établir une comparaison que sur la base de la première estimation rapide de l’inflation de l’IPCH d’août.

En août, l’inflation en Belgique a atteint -0,9%. Elle est donc en baisse par rapport au taux de 1,7% du mois de juillet. Les Pays-Bas ont enregistré une inflation de 0,3% en août, soit une baisse par rapport au taux de 1,6% observé en juillet. En France, l’inflation atteignait 0,2% en août et affiche ainsi une baisse par rapport au mois de juillet (0,9%). En août, l’inflation en Allemagne a atteint -0,1%. Elle est ainsi en légère baisse par rapport à l’inflation de  0,0% observée en juillet.

Etant donné qu’Eurostat n’a pas encore publié l’indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants du mois d’août, juillet est le mois le plus récent pour lequel une comparaison est possible. En Belgique, l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s'élevait en juillet à 2,1%, ce qui représente une hausse par rapport à l'inflation de 0,2% observée en juin. En Allemagne, cette inflation s'élevait à 2,1% en juillet, soit une progression par rapport au taux de 0,8% en juin. En France, cette inflation a atteint 0,7% en juillet, soit une augmentation par rapport au taux de 0,0% en juin. Aux Pays-Bas, l’inflation atteignait 1,6% en juillet et était ainsi inchangée par rapport au mois de juin.

^[1]Dans l’IPCH, les soldes sont traitées dans le mois au cours duquel elles ont lieu étant donné que, pour l’IPCH, l’inflation est plus importante que le niveau de l’indice. Le report des soldes de juillet à août entraîne pour l’IPCH un fort mouvement haussier de l’inflation en juillet et un fort mouvement baissier de l’inflation en août. Pour l’IPC, par contre, l’effet des soldes est réparti sur les 12 mois de l’année afin de ne pas engendrer de fortes fluctuations de l’indice. Sans cet étalement, l’impact sur les indexations serait en effet très déséquilibré, uniquement sur la base du mois au cours duquel l’indexation intervient. L’effet du report des soldes n’est dès lors pas visible dans l’inflation de l’IPC.

^[2] Outre l'indice national des prix à la consommation (IPC), Statbel calcule également l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (Harmonised Index of Consumer Prices, HICP). L'IPCH permet de comparer les taux d'inflation des États membres de l'Union européenne. L'optique des dépenses et les méthodes appliquées sont coordonnées autant que possible et définies dans la réglementation européenne. Les résultats de l'IPC et de l'IPCH ne sont pas identiques, en raison principalement de différences de pondération et de composition du panier de biens et de services sur lequel se basent ces indices.

La Banque centrale européenne utilise également l'IPCH pour mener sa politique monétaire. De plus, l’IPCH sert à vérifier le respect du critère d’inflation déterminé dans le traité sur l’Union européenne.

Quelques différences entre l'IPCH et l'IPC actuel sont présentées ci-dessous :

• La pondération du panier de biens et de services dans l'IPCH repose principalement sur les comptes nationaux. L'enquête sur le budget des ménages est utilisée pour les niveaux détaillés inférieurs. De son côté, l'IPC se base principalement sur l'enquête sur le budget des ménages pour tous les niveaux.
• La population de référence dans l'IPCH se compose des ménages privés (y compris les touristes en Belgique) et des occupants de ménages institutionnels (notamment les maisons de repos et les institutions). Pour l'IPC, il s'agit actuellement des ménages privés avec une limite d'âge pour la personne de référence.
• L'IPCH s'appuie sur un concept de dépenses intérieures, soit les dépenses réalisées par la population de référence en Belgique. L'IPC repose, quant à lui, sur un concept de dépenses nationales, soit les dépenses effectuées par la population de référence quel que soit le lieu.
• L'IPCH n'applique aucune correction des variations saisonnières, contrairement à l'IPC où les voyages à l'étranger et les villages de vacances font l'objet d'une correction.
• Dans l'IPC, les soldes sont répartis sur six mois, tandis qu'ils ne sont répercutés que sur un mois dans l'IPCH.
• En ce qui concerne le gasoil de chauffage, le prix actuel sert à calculer l'IPCH. Le calcul de l'IPC s'appuie, par contre, sur une moyenne pondérée sur 12 mois.

^[3] L'IPCH-CT est calculé comme l’IPCH traditionnel, mais en utilisant des taux de taxation constants pour le calcul des prix. Cet indice permet dès lors d’estimer l’impact théorique potentiel des changements de taxation indirecte (p.ex. TVA et accises) sur l’inflation mesurée. Il s’agit toutefois d’un impact théorique dans la mesure où le calcul suppose que les changements de taxation sont directement et intégralement répercutés sur les prix payés par les consommateurs.

^[4];L'inflation sur base annuelle mesure la variation de prix entre le mois actuel et le même mois de l'année précédente. Une moyenne à 12 mois compare la moyenne de l'IPCH des 12 derniers mois avec la moyenne des 12 mois précédents. Une variation mensuelle compare les niveaux de prix des deux derniers mois.

^[5]L'impact sur l'inflation indique la variation de l'inflation quand on intègre le sous-indice dans l'IPCH. L'impact tient non seulement compte du poids du sous-indice mais aussi du fait que l'inflation du sous-indice soit supérieure ou inférieure à celle de l'ensemble des dépenses (IPCH global).