Chiffres mensuels sur le marché du travail – avril

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Chiffres mensuels sur le marché du travail – avril

Le taux d’emploi baisse

En tant qu’office belge de statistique, Statbel souhaite analyser l’impact de la crise du Covid-19 sur le marché du travail, en mettant rapidement à disposition des chiffres indicatifs. Sur la base des résultats provisoires tirés de l’Enquête sur les forces de travail du mois d’avril, il apparaît qu’en dépit du fait que les travailleurs en chômage temporaire sont considérés comme occupés, le taux d’emploi des 20-64 ans a légèrement diminué. Alors que le taux d’emploi augmentait encore légèrement en mars, nous observons un léger repli du taux d’emploi en avril, qui passe de 70,6% en mars à 70,0% en avril. En avril de l’an dernier, le taux d’emploi se chiffrait encore à 71,4%. Le taux d’emploi se stabilise à 74,5% chez les hommes mais diminue de 66,7% à 65,5% chez les femmes entre mars et avril 2020.

Le taux de chômage BIT continue de diminuer

Le taux de chômage BIT, selon la définition du Bureau international du Travail (BIT), s’élevait à 4,8% en mars. En avril, le taux de chômage baisse encore à 4,3%. En avril de l’an dernier, le taux de chômage se chiffrait à 5,3%. Seul le taux de chômage des hommes baisse entre mars et avril (de 5,3% à 4%). Le taux de chômage des femmes affiche une légère hausse de 4,2% à 4,6%.

Les chômeurs BIT glissent vers les inactifs

La poursuite de la baisse du taux de chômage en avril peut être liée au fait qu’une partie des chômeurs BIT sont devenus inactifs car ils n’étaient plus activement à la recherche d’un emploi ou n’étaient plus disponibles. Trois critères déterminent en effet si une personne est comptabilisée comme un chômeur BIT. La personne doit répondre aux trois critères suivants simultanément:  

  • ne pas avoir d’emploi
  • être activement à la recherche d’un emploi
  • être disponible pour commencer à travailler dans un délai de deux semaines.

Les chiffres d’avril confirment cette hypothèse d’un glissement des chômeurs BIT vers les inactifs. Tant le nombre de personnes non occupées qui recherchent activement un emploi mais ne sont pas disponibles pour commencer à travailler dans les deux semaines que le nombre de personnes sans emploi qui sont disponibles pour commencer à travailler mais ne sont pas activement à la recherche d’un emploi augmentent. Ce dernier indicateur grimpe fortement, passant de 120.000 personnes en mars à 159.000 personnes en avril 2020. En avril de l’an dernier, il affichait 82.000 personnes.

La crise a un gros impact sur les heures travaillées

La crise a plus d’impact sur les heures travaillées en avril qu’en mars, où la population n’avait été confinée que pendant deux des quatre semaines de référence. Alors qu’en mars, près d’une personne occupée sur quatre déclarait avoir travaillé moins que d’habitude ou ne pas avoir travaillé du tout, cette part grimpe à 45% en avril.

Cela se traduit par une forte baisse du nombre moyen d’heures travaillées par semaine.

  • En avril 2020, les personnes occupées ont presté en moyenne 26,5 heures par semaine dans un emploi à temps plein et 14,5 heures par semaine dans un emploi à temps partiel, pour ce qu’elles considèrent comme leur emploi principal.
  • Cette moyenne est inférieure à celle du mois de mars 2020, durant lequel les personnes ont presté en moyenne 32,9 heures par semaine dans un emploi à temps plein et 19,4 heures dans un emploi à temps partiel.
  • Elle est encore nettement inférieure à celle d’avril 2019, lorsque qu’un emploi à temps plein représentait en moyenne 35,8 heures et un emploi à temps partiel 19,8 heures. 

Le chômage temporaire est la cause d’absence la plus fréquente

La raison la plus fréquente pour laquelle les personnes n’ont pas travaillé est un motif technique ou économique (chômage temporaire). En avril 2020, environ 588.000 personnes occupées en moyenne ont été absentes pour cause de chômage temporaire pendant toute la semaine de référence. 224.000 personnes le mois précédent (mars 2020) et 8.000 personnes l’année précédente (avril 2019) avaient un emploi dont elles étaient absentes principalement pour un motif technique ou économique (chômage temporaire). Par ailleurs, 390.000 personnes ayant un emploi n’ont pas travaillé pour une autre raison et ont déclaré spécifiquement que cette raison était liée au Covid-19.

Le chômage temporaire est aussi la raison principale avancée pour travailler moins d’heures. 287.000 personnes occupées étaient dans ce cas. 243.000 personnes ont travaillé moins avec comme raison principale les vacances ou les congés. Ce nombre est bien plus élevé qu’en mars (56.000 personnes) mais plus bas qu’en avril de l’an dernier (335.000 personnes). Par ailleurs, 168.000 personnes ayant un emploi ont travaillé moins que d’habitude pour une autre raison et ont déclaré que cette raison était liée au Covid-19.